01D10 : Les Temps de la Conception
10em colloque multidisciplinaire sur la conception et le design
9 et 10 Novembre 2016 / Grenade Espagne
Nécessités temporelles
En tant que genèse, le travail de conception s’inscrit dans de multiples temporalités : le temps du projet, temps des processus de fabrication et d’industrialisation, temps du geste des concepteurs et de son renouvellement…
A l’heure de l’immédiateté numérique, la conception reste soumise aux temps de l’élaboration, de la confrontation de points de vue, du dépassement des contradictions, de la prise de décision, de l’exploration des possibles et des contraintes : étapes obligatoires, ce sont aussi les moments nécessaires de l’engagement de collectifs de conception dans une oeuvre commune. Dans l’émergence des innovations quelles sont ces nécessités temporelles qui font que les projets naissent, se construisent et se conduisent, développent de nouvelles manières de faire au delà du seul temps du projets, perdurent et/ou disparaissent ? A l’inverse, peut-on discerner dans ces cycles des temporalités inutiles, des pertes de temps ? Existe-t-il une économie temporelle de la conception ?
Archéologie des conceptions et de leurs usages
Les oeuvres, les produits et les services conçus, éclosent dans le monde des usages, ils s’y révèlent. Porteurs d’une autonomie qui leur permet de perdurer dans le temps, ils se transforment par les usages et les temps des appropriations composant ainsi une archéologie complexe. Qu’ils soient produits en série innombrable ou de façon unique, par leurs usages, ces oeuvres témoignent du dialogue entre les hommes et les femmes au travers de leurs oeuvres, comme autant de traces en eux-mêmes et dans leurs environnements. Ces traces reflètent-elles les temps de la conception ? Quelles adéquations ajustent les temps de la conception et des usages ?
Temporalités économiques, rythmes et cycles de la conception
A l’exigence d’efficacité technique, industrielle, écologique, économique de ce qui est conçu et son corollaire qu’est la réponse voire l’anticipation des besoins des destinataires, la conduite des projets de conception s’affronte à un ensemble d’écueils actuellement identifiés. Ils tiennent d’une part au décalage entre les résultats obtenus au regard des ambitions initiales, aux coûts élevé des projets et d’autre part aux malfaçons et difficultés de mise en oeuvre des systèmes et plus largement d’usage. Dans ce cadre, est il possible d’articuler les temps de la conception aux rythmes de vie du tissu économique, des usages et des cycles de vie des produits incluant la fin de vie dès l’amont ? Quelles sont les conséquences de l’inscription de la conception à ces différents niveaux sur le mode d’existence des projets ?
Temporalités culturelles, apprentissages et développement
Si concevoir c’est à la fois exprimer une volonté de nouveauté et se donner les moyens de la concrétiser, la conception est aussi l’occasion d’installer de nouvelles modalités d’engagement des acteurs au sein des organisations et des institutions. Dans cette idée, les espaces du geste des concepteurs sont aussi les lieux de l’apprentissage, du développement et du renouvellement de l’agir en conception. Cultures professionnelles et pratiques citoyennes peuvent elles trouver au sein des projets les lieux d’une mise en écho fertile de leurs contributions ? La question de la participation des utilisateurs n’est elle pas contenue dans la question de la prise de décision partagée, débattue puis consensuelle ?